Un entretien d'embauche n'est pas un interrogatoire. Vous devez toutefois vous préparer à répondre à un certain nombre de questions "classiques". Les voici, avec des variantes, regroupées par thème.


Vos études, votre formation, vos stages


Vous devez expliquer ce qui vous a motivé dans vos études.

Pourquoi avez-vous choisi ces études ? Que vous ont apporté vos études ? Parlez-moi de vos études... Qu'est-ce qui vous a le plus intéressé dans vos études ? Quelles étaient vos matières les plus fortes ? Quelle a été votre plus belle réussite dans vos études ? Quel est le stage qui vous a le plus intéressé ? Avez-vous connu des échecs ou des difficultés dans vos études etc, etc. 

Si vous êtes jeune diplômé, vous serez forcément questionné sur votre formation. Mieux vaut assumer votre choix de filière, dire pourquoi vous l'avez choisie, toujours positivement (et non par hasard ou parce que vos parents vous y ont poussé ou parce ce que vous n'aviez pas d'autre choix), et en quoi elle vous a bien convenu. Si vous avez fait une école prestigieuse, n'en rajoutez pas trop cependant. Si votre école ou votre diplôme est moins connu, soulignez ses points forts et dites en quoi vous les avez appréciéspersonnellement

Evitez les banalités (C'est une bonne école qui m'a bien préparé...) , soyez plus concret. Ayez en tête le type de poste auquel vous prétendez : dans vos réussites et vos centres d'intérêt, essayez d'insister sur les aspects de votre formation qui peuvent intéresser le recruteur. Pour un poste commercial par exemple, signalez des réussites qui témoignent de votre dynamisme, de votre aptitude à négocier, etc. Insistez toujours sur les aspects les plus professionnels de votre formation (stages d'application, alternance, contacts avec des pros), les stages ou les approches qui vous ont préparé à l'emploi visé (spécialité, sujet de recherche, travaux réellement réalisés pour une entreprise). 
Avec un recruteur extérieur à l'entreprise, il n'est pas nécessaire d'entrer trop dans les détails. Avec un supérieur hiérarchique de l'entreprise en revanche, soyez plus précis. Evoquez les compétences acquises, les logiciels maîtrisés (éventuellement apportez des réalisations, rapports de stage, programmes), les missions sur lequelles vous avez travaillé en stage... Vous devez pouvoir citer le nom de certains de vos formateurs, de certains séminaires et thèmes d'étude. De votre motivation pour vos études et surtout vos stages, on jugera votre motivation pour la vie professionnelle. 

Malgré tous ces conseils, n'inventez rien ! N'évoquez pas de passion bidon pour une discipline : on pourrait vous interroger là-dessus (Vous aimez la psychologie ? Quels sont les auteurs qui vous ont marqué ? ou Quels livres avez-vous lu sur ce sujet ?). Idem pour les langues (si vous dites parler couramment anglais, votre interlocuteur peut poursuivre dans cette langue). 


Enfin, vous pouvez reconnaître quelques faiblesses ou échecs (quand on vous le demande) mais en sachant expliquer comment vous avez rebondi, ou compensé d'une autre façon. Tout ceci exige bien sûr une préparation et une réflexion préalables.


Votre personnalité, votre caractère


Certaines de vos qualités correspondent au poste à pourvoir.
Avez-vous beaucoup d'amis ? Quelles étaient vos relations avec vos camarades d'école ou de fac ? Avez-vous déjà dirigé une équipe ? Comment occupez-vous vos temps libres ? Quelles étaient vos activités extra-scolaires ? Préférez-vous travailler seul ou en équipe ? Qu'est-ce qui vous motive dans la vie ? Quelles sont vos qualités ? Et vos défauts ? Quelles sont les qualités que vous n'avez pas ? Comment avez-vous financé vos études ? Quelles sont vos valeurs ? 

Face à des jeunes diplômés qui ont tous à peu près le même type de diplôme, les recruteurs accordent grande importance à ce type de question. Le but de celui qui vous reçoit est d'abord de savoir si vous vous adapterez bien à l'ambiance de l'entreprise, si vous saurez trouver votre place dans une équipe, avoir de bonnes relations avec la hiérarchie, vos collègues, etc. Aux questions sur vos relations (avec vos camarades d'étude, vos amis, vos collègues en stage), vous avez donc tout intérêt à répondre en témoignant d'un relationnel facile et équilibré, et de votre souplesse à vous adapter. Inutile de faire référence à des échecs ou des insatisfactions dans des stages ou expériences précédentes ("On ne m'a pas intégré", "je n'avais pas d'initiative", ou pire "je ne me suis pas entendu avec l'équipe"). 

Les entreprises vont ensuite rechercher des personnes motivées, prêtes à s'impliquer dans leur travail. Les réponses sur vos valeurs, vos qualités, vos "hobbies" doivent être sincères mais orientées, là encore, par les qualités attendues pour le poste à pourvoir. Pour un emploi dans les finances, la comptabilité, l'audit, on attendra de la rigueur, de l'écoute, de l'exigence intellectuelle et de la maîtrise de soi. Si vous répondez à une annonce, tenez compte des qualificatifs indiqués. A un chargé de mission, un commercial itinérant, on demandera autonomie et initiative. A un responsable d'équipe, des qualités d'animation, d'entraînement, et d'autorité. A un technicien ou un jeune ingénieur en bureau d'études, une compétence et une motivation technique, des capacités d'écoute et de travail d'équipe. etc. 


Il faut donc tout simplement souligner vos qualités allant dans ce sens, et les illustrer par des activités extra-scolaires, projets personnels, ou loisirs signifiant quelque chose de votre personnalité : un engagement dans une association, un sport pratiqué en compétition ou en club, un projet humanitaire peuvent être appréciés par exemple, mais attention aux activités banales ("je fais du foot",) qui ne vous démarqueront pas d'autres candidats. Pour les défauts, là encore, soyez sincère, il faut absolument répondre (sinon, on pensera que vous ne savez pas vous remettre en question). 

Mais vous pouvez être malin : ne pas dire qu'on est étourdi si on postule pour un poste de comptable ou de logisticien ! Le fin du fin est de signaler un défaut qui peut être considéré comme une qualité pour l'emploi visé ("j'aime faire les choses à fond, et mes proches me le reprochent parfois"). Vous pouvez aussi signaler une faiblesse de jeunesse ("au départ je manquais de confiance en moi"), en expliquant que grâce à plusieurs stages, vous avez beaucoup progressé, etc, etc.


Le poste à pouvoir, l'entreprise qui recrute


Essayez d'en savoir plus sur ce poste avant et pendant l'entretien.
Pourquoi postulez-vous pour ce poste ? Qu'est-ce qui vous a attiré dans notre annonce ? Que savez-vous de notre entreprise ? Pourquoi voulez-vous exercer ce métier ? Ce poste de ...., comment l'imaginez-vous ? Si nous vous confions ce poste, que feriez-vous en premier ? Comment vous voyez-vous dans dix ans ? 

Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de s'être bien documenté sur l'entreprise (chiffre d'affaires, activité, structure des emplois, perspectives d'avenir et de développement) et si possible sur le poste pour lequel vous postulez (interrogez vos contacts, renseignez-vous tous azimuts, lire notre article sur la façon de se préparer). 
Cela vous permet, non seulement de témoigner de votre intérêt pour l'entreprise (son style, ses valeurs, ses produits qu'il vaut mieux connaître et apprécier), mais aussi de paraître informé (en tout cas de ne pas tomber des nues) de ce qu'elle est en train d'entreprendre (nouveau marché, nouvelle ligne de produits, succès commercial, reconversion). Si le poste pour lequel vous postulez est lié à une des ces évolutions, vous paraîtrez plus au fait, votre motivation sera plus précise : vous donnez l'image d'un jeune pro déjà impliqué, et plus d'un étudiant totalement novice. 

Ceci vous permet aussi d'être plus à l'aise pour poser à votre tour des questions et demander (poliment et discrètement) des précisions sur le poste à pourvoir : "Si je comprends bien, il s'agit d'une création de poste pour renforcer l'équipe de vente sur le nouveau site ?". Il est important en effet de profiter de l'entretien pour comprendre exactement quel est le contenu du poste proposé : tout particulièrement s'il s'agit d'un deuxième ou troisième rendez-vous avec les supérieurs hierarchiques. Sans couper la parole de votre interlocuteur ou paraître inquisiteur, vous pouvez engager un dialogue et vous faire préciser les attentes pour le poste, les conditions (mobilité ? rythme de travail ? Evolution ? et à la fin de l'entretien, salaire ?) 
Si l'on vous demande de vous imaginer dans ce nouveau poste, vous devez paraître motivé, tout en restant prudent sur vos suggestions et vos actions dès votre arrivée : dites que vous commenceriez par faire connaissance avec l'équipe, écouter, découvrir le travail pendant un temps pour vous familiariser avec l'entreprise, puis que vous seriez particulièrement intéressé par le développement de tel ou tel aspect du travail. Il faut montrer que vous pouvez être actif et créatif, mais toujours souple et prêt à travailler avec d'autres. Idem pour l'expression de votre "plan de carrière" : vous pouvez évoquer des centres d'intérêt, des souhaits d'évolution qui vous plairaient et manifester une certaine ambition, mais en restant souple sur les modalités et les échéances de façon à ne pas paraître intransigeant ou méprisant vis à vis de l'emploi pour lequel vous postulez : "J'ai vraiment envie de travailler dans l'audit pendant plusieurs années, car c'est une façon passionnante de découvrir la gestion, mais ensuite, pourquoi ne pas évoluer vers une responsabilité financière ou commerciale, "...


Les questions pièges


Essayez d'en savoir plus sur ce poste avant et pendant l'entretien.
Pourquoi avez-vous fait cette école : ne pouviez-vous faire mieux ? Vous êtes beaucoup trop jeune pour ce type de poste... Il me semble que vous n'avez pas du tout le profil du poste ? Nous avons déjà reçu de nombreux candidats, pourquoi devrais-je vous retenir ? Quelle question n'aimeriez-vous pas qu'on vous pose ? Racontez-moi une histoire drôle... Avez-vous planifié de fonder une famille ? Quelle place accordez-vous à la vie de famille ? 

Ces questions ne sont pas toujours posées, mais cela peut arriver. Certains recruteurs cherchent ainsi à déstabiliser volontairement le candidat pour tester plusieurs choses : d'abord sa motivation pour le poste et sa capacité à se "vendre" notamment pour des carrières exigeant des qualités de conviction et de négociation. Il est donc important de ne pas se laisser démonter par la question, mais derépondre calmement, en maîtrisant son stress, et de démontrer arguments à l'appui que l'on est au contraire le candidat qui convient pour telle ou telle raison... 

Exercez-vous par avance avec des amis en "jouant" sérieusement ce type de scène : cela vous aidera beaucoup ! La question que vous n'aimeriez pas qu'on vous pose ? Vous pouvez faire une "pirouette" en disant que "c'est celle-là justement" ! ou que vous êtes prêts à parler volontiers de nombreux sujets professionnels, mais n'aimeriez pas de questions indiscrètes (ne dites pas des questions sur ma vie privée, car vous pourriez laisser suggérer qu'elle est problématique). 



Essayez d'en savoir plus sur ce poste avant et pendant l'entretien.
Concernant les questions sur la fondation d'une famille, préparez-vous à répondre notamment si vous êtes une femme. Soyez à la fois sincère et prudente. Si vous vivez en couple, dites que oui, vous envisagerez dans l'avenir d'avoir des enfants, mais que ce n'est pas à l'ordre du jour avant plusieurs années. Si vous êtes célibataire, dites simplement que ce n'est pas dans vos projets actuels mais qu'un jour vous espérez vous marier et fonder une famille. Dire que vous ne voulez pas d'enfants, et que vous sacrifierez tout à votre travail ne fera pas très naturel et risque de donner l'impression d'une personnalité déséquilibrée. 

Pour les hommes, il est "bien vu" d'envisager le mariage, gage de stabilité affective, et signe de maturité et de capacité à s'engager. Le célibat est admis jusqu'à 30-35 ans, après il devient suspect. AH, ces recruteurs !

Copyright © 2014 m3star.com - All right reserved. Suivez-nous sur