Un chômage de longue durée n’a jamais été facile. Mais, ce qui sera encore plus difficile, c’est de voir ses chances de retrouver un emploi réduit à néant après qu’on ait sombré dans le désespoir et perdu tout estime de soi. En effet, un chômeur doit toujours être positif et s’attendre à un nouvel emploi. Pour rester confiant, il faut qu’il s’occupe et apprenne à utiliser à bon escient le temps à sa disposition.

Voici quelques conseils pour éviter les pièges qui guettent le nouveau chômeur.

Pourquoi les chômeurs sont-ils la plupart du temps déprimés ?

Les chômeurs, qu’ils soient nouvellement diplômés ou qu’ils aient perdu leur emploi, ont tous les mêmes problèmes. Ils doivent faire face, non seulement à la faiblesse de revenu mais aussi aux regards de leur entourage lequel a tendance à les blâmer. C’est pourquoi ils deviennent souvent dépressifs. Pourtant, s’ils désirent retrouver le plus vite possible un emploi, ils doivent garder le moral car à compétences égales, un employeur n’hésitera pas à choisir une personne optimiste et motivée au détriment d’une autre ayant grise mine.

Quels sont les grands types de réactions ?

Certains réagissent en profitant de cette occasion pour souffler un peu après une période d’activité professionnelle éprouvante. D’autres, au contraire reproduisent le même rythme qu’au travail, en s’engageant de façon extrêmement active dans la recherche d’emploi. La troisième grande forme de réaction, c’est le syndrome dépressif. Il intervient généralement lorsque l’entrée en chômage se manifeste par une rupture brutale, car non prévue et non anticipée d’une carrière professionnelle stable que l’on considérait comme protégée de tout accident.

Comment peut-on interpréter ces réactions ?

Elles ont toutes en commun d’apporter une réponse à une situation d’urgence. Après, il faut voir comment les individus s’installent ou non dans ce mode de gestion au quotidien. La première réaction peut devenir néfaste si l’on tombe dans une sorte d’insouciance vis-à-vis du chômage car on sait très bien que pour en sortir, il y a des choses à faire. Beaucoup d’enquêtes démontrent également que l’hyperactivisme n’est pas forcément la manière la plus efficace de se réinsérer sur le marché du travail. S’il n’est pas encadré par une stratégie construite de prospection, il peut déboucher sur un découragement très rapide. La troisième réaction est naturellement beaucoup plus négative et problématique.

Que faut-il mettre en place pour réagir efficacement ?

Il ne faut pas se replier sur soi en considérant le chômage comme une fatalité. Mais, il est également inutile de courir dans tous les sens pour chercher désespérément un travail. L’idéal serait d’avoir un agenda bien chargé, c’est-à-dire d’entreprendre des activités et de se fixer des objectifs réalistes permettant de se préparer à un nouvel emploi. Il est, par ailleurs, important de voir le chômage comme une opportunité de s’occuper de soi, de se faire plaisir pour ne pas sombrer dans la déprime et perdre le goût de l’effort.

Il faut aussi entretenir ses relations, et si possible en développer de nouvelles. J’entends par relations le cercle privé qui permet de conserver une image valorisante de soi. Tout ce qui est engagement dans une activité sociale et collective constitue également un élément positif. Il faut enfin développer ses réseaux institutionnels en sollicitant l’ANPE, les organismes de formation ou les réseaux de type associatif qui accompagnent les chômeurs... Exister au sein de ces réseaux, c’est exister au sein du marché du travail, et donc se donner des chances de s’y réinsérer.

Ne jamais rester inactif

Si le chômeur a le temps pour lire, il ne doit pas se priver d’un tel plaisir. Il lui est donc conseillé d’acheter ou de se procurer du livre de son écrivain préféré. Ce sera d’ailleurs pour lui une occasion pour se cultiver et apprendre de nouvelles choses. Cependant, il doit également se divertir avec des livres drôles qui lui permettront de toujours garder le sourire et oublier ses soucis. Par ailleurs, il peut aussi s’occuper de l’entretien de la maison, bricoler, repeindre sa chambre, jardiner… Surtout, il ne doit jamais rester assis devant la télévision, sans rien faire, car non seulement l’inactivité nuit à la santé mais conduit également à un sentiment de vide.

En termes d’emploi du temps, comment faut-il procéder ?

Il est préférable de mettre en place une organisation carrée en se fixant des moments consacrés à la recherche d’emploi. Cela peut être un peu tous les jours, ou quatre fois par semaine... L’essentiel est de s’y tenir. Et une fois que cet emploi du temps est cadré, il est tout aussi important d’avoir des engagements extra professionnels auxquels il ne faut pas non plus déroger. Si l’on a prévu deux séances de sport par semaine, il faut y aller, même si par moment, on n’en a pas envie parce que l’on est un peu déprimé.

Bien qu’il n’ait pas encore d’emploi, le chômeur doit penser à un métier qu’il pourrait exercer. Pour ce faire, il pourra d’abord déterminer le nouveau secteur d’activité dans le cadre duquel il veut travailler, si son ancien emploi ne lui a pas plu. Sinon, il faut qu’il essaie de profiter de son temps pour étoffer son CV. Il est parfois difficile de justifier un trou d’un ou de deux ans sur un CV c’est pourquoi le chômeur doit essayer de trouver de petits jobs ou des stages. Il lui est également conseillé de ne rater aucune occasion qui lui permettrait de participer à des ateliers. En outre, il faut qu’il suive les actualités et s’intéresse particulièrement à son secteur d’activité. Cela lui permettra de bien se préparer aux entretiens d’embauche. Par ailleurs, il ne doit pas non plus manquer d’informer ses connaissances, qui sont susceptibles de l’aider dans son recherche d’emploi.

Créer sa propre entreprise

Si le chômeur a l’âme d’un entrepreneur et le goût du risque, il peut envisager la création de son entreprise. Ainsi, il ne se stressera plus pour un rien et n’aura plus à supporter les mauvaises humeurs des patrons. Travailler à son propre compte est très motivant et permet de toujours avoir l’esprit d’initiative. Mais, cela demande toutefois du temps et beaucoup d’investissements.

Quel rôle doivent jouer la famille et les proches ?

Toutes les enquêtes montrent que la cohésion familiale a des conséquences directes sur la manière dont les individus vivent leur expérience du chômage. Le fait d’être écouté, soutenu, et pas stigmatisé par sa famille et ses amis est primordial. Le chômage est une chose qu’il ne faut pas garder pour soi.